Résumé de la brochure de Michel Bonnier

Le Groupe

James Linard, un résistant déjà aguerri

James LINARD est originaire du département des Charentes. Il travaille à la SNCF.

En 1942, il a 55 ans, il peut prendre sa retraite. Il vient habiter à Ruffigné où vit la famille de sa femme. C’est la famille Brée. On pense qu’à cette époque, il est résistant. Il fait partie du réseau Libération Nord. Son pseudonyme c’est « l’aigle». Son groupe se nomme « ACTION VENGEANCE » 

 

Avec onze Ruffignolais qui se connaissent bien

Il décide de continuer ses actions de résistance à Ruffigné. Alors il fonde un groupe de résistants dans la commune avec onze Ruffignolais, qui se connaissent bien :

 

BOLLEROT Marcel         LEFEUVRE Georges

BOURGINE Camille       PAITEL Olivier

BRETAGNE Marcel        PIGREE Marcel

CHAUVIN Roger             PIGREE Paul

DENIARD Pierre             PIGREE Henri

LEFEUVRE Louis

 

Certains sont allés à l’école ensemble. Beaucoup sont voisins et habitent dans le bourg. Plusieurs sont de la même famille : Louis et Georges Lefeuvre sont frères, Marcel, Paul et Henri PIGREE sont frères. Ce sont les cousins de Marcel Bretagne. Marcel BOLLEROT est de la famille de la femme de James Linard. Plus de la moitié ont déjà connu la guerre en 14-18 et en en 39-40.

 

Et deux Nantais, réfractaires au STO

En 1943, le gouvernement de Vichy instaure le Service du. Travail Obligatoire (STO). Tous les jeunes nés en 1920, 1921 et 1922 sont obligés de partir en Allemagne. Ceux qui ne veulent pas partir doivent se cacher. Deux jeunes Nantais ont décidé de ne pas partir travailler en Allemagne. Ils sont venus se cacher à Ruffigné. Ils rejoignent le groupe de Résistants :

ROCHAIS Charles          SAUTON Yves

 

Avec le soutien de deux autres personnes …

Il y a deux autres hommes qui ne faisaient pas partie du groupe de Résistants mais qui les ont aidés.

LINARD James (fils)       PIGREE Jean-Marie (père)

Assurer sa mission pour le réseau

 

Le réseau : La Confrérie Notre Dame de Castille (C. N. D. Castille)

Le réseau Confrérie Notre Dame de Castille a été fondé par le Colonel REMY. Ce résistant dont le vrai nom était Gilbert Renaud avait été envoyé en France par les services de la France Libre. Le réseau était constitué de nombreux groupes répartis sur le territoire français.

Chaque groupe a une mission particulière :

  • Recueillir des renseignements
  • Récupérer les parachutages d’armes, d’agents de la France Libre pour préparer des actions pour le débarquement
  • Communiquer par radio avec Londres pour envoyer les informations et recevoir les ordres/

 

La mission du groupe de Ruffigné

La mission du groupe de Ruffigné était de récupérer les armes et munitions parachutées. Ils devaient cacher ce matériel pour l’envoyer ensuite à un groupe de résistance plus important qu’il ne connaissait pas. Chacun ne devait connaître que sa mission. Comme ça en cas d’arrestation, il ne pouvait rien dire.

 

Le cloisonnement

A Sion les Mines, Rougé, Fercé, Soulvache, d’autres groupes se mobilisent. Chacun son réseau. Ils ne connaissant les actions des autres groupes du Castelbriantais.

Préparer un parachutage

Choisir un terrain de parachutage

Les résistants de Ruffigné ont trouvé un terrain assez vaste et plat.

Il n’est pas trop près des habitations. C’est un marécage entre les villages du Tancenou, du Petit Boissais et du Grand Boissais. La rivière du Niguery le traverse.

Le faire valider

Ils contactent secrètement le Bureau des Opérations Aériennes B.O.A . En juillet 1943, un envoyé du BOA vient contrôler le terrain. On lui donne le nom de code « Manganèse ».

Recevoir des codes de Londres

On prévient Londres le 15 août 1943. Trois phrases codées sont communiquées : « Raminograbis est un rond matou », « le violon sanglote lentement » et « Ô Verlaine, ô poète, ô amour »

Désormais le terrain est opérationnel. Il n’y a plus qu’à attendre le signal.

 

Un parachutage réussi, le 12 novembre 1943.

L’oreille collée au poste

Les parachutages se passent toujours au milieu de la nuit, une nuit de pleine lune avec si possible du beau temps.

Les résistants écoutent tous les jours la BBC, la radio de Londres en attendant d’entendre la phrase qui leur donnera le signal qu’un parachutage est prévu.

Ecouter la BBC était interdit. Il fallait être discret.

 

Raminagrobis est un rond matou

Le 11 novembre 1943, au milieu de toute une série de message incompréhensible, le message « Raminagrobis est un rond matou » passe sur Radio Londres. Pour les résistants ça veut dire que le lendemain, il y aura un parachutage.

 

L’attente dans la nuit

Alors le soir du 12 novembre, ils sont une dizaine dans le marais de Tancenou. Deux parcelles de 1 km séparées par le Niguery. Dans celle au nord, le Rinçou pas un seul obstacle sur un kilomètres. C’est le terrain de parachutage.

Chacun sait ce qu’il à faire. Aux quatre coins du champ, des veilleurs sont prêts à allumer de petites lampes électriques aux feux rouges.  Dans le milieu du champ, trois petites lampes à feux blancs sont placées en ligne. C’est pour indiquer à l’avion le sens à prendre. C’est en passant au-dessus de la 3ème lampe qu’à chaque passage, l’avion lâche un ou plusieurs parachutes. Il n’y a plus qu’à attendre, mais c’est long, il fait froid.

 

Enfin l’avion arrive

Et puis enfin, ils entendent l’avion arriver. On allume les lampes. Est-ce que le pilote va les voir.

L’avion passé mais s’éloigne. Quelle déception ! Attention, il revient. Il vole bas. Il s’éloigne encore, fait demi-tour et repasse en lâchant un parachute. A chaque passage, il lâche ses paquets.

Les gars s’activent. Dans le noir il faut repérer ou les containers tombent. Puis l’avion s’éloigne définitivement.

 

Il faudra faire deux tours

On compte. Ils ont porté douze containers et deux gros colis près du chemin du Petit Boissais. Jean Pigrée est là avec sa jument Poulette et une charrette qu’il a emprunté à un voisin. C’est lourd, il va falloir faire deux tours.

 

Opérations nocturnes.

Faut aller vite, mais il ne faut pas se faire repérer. Alors il remonte le chemin du Petit Boissais, traverse la route de Sion, puis remonte par le chemin du Pasty et débouche au Haut Brulay. Il continue jusqu’à la croix de la fosse aux loups, puis redescend la route de Teillay vers le bourg et s’arrête à la Nouette, en limite du bourg. C’est cette cachette qui a été prévue.

 

Deux nuits de suite

Sauf que le lendemain, le père Pigrée apprend que des voisins ont entendu bruit. La nuit suivante, les résistants déménagent les colis. Entre l’Orgerie et l’Orgerais, il y a une bergerie. Une autre équipe a creusé une fosse. Les armes y sont entreposées, et le matériel aussi. Puis ils ont tout recouvert de terre et remis la paille de la bergerie.

 

Passer le relais

Quelques semaines plus tard, Alphonse Convenant est venu chercher le matériel pour l’emmener à Nantes. Les armes, d’autres s’en chargeront.

Un échec, le 21 décembre 43

Depuis le parachutage, ils disposent d’un matériel spécifique

Ils ont maintenant un appareil Eureka pour guider l’avion et un S. PHONE[1] pour communiquer avec l’avion. Charles Rochais et Yves Sauton habitent discrètement à la Cour Nollet. Ils sont chargés de cacher ce matériel et de le transporter à vélo jusqu’au terrain de parachutage.

Le problème, c’est que les résistants de Ruffigné n’ont pas été formés pour utiliser ces appareils

 

Le violon sanglote lentement

A 13 h 30, le 20 décembre, ils entendent sur Radio Londres la phrase : « le violon sanglote lentement » était passée le 21 décembre à 13 h 30 dans le cadre des « messages personnels » sur Radio Londres. L’avion viendrait la nuit suivante… Il fallait se tenir prêts.

Le lendemain soir, l’équipe est sur place, les pieds dans l’eau… Problème, deux spécialistes doivent venir et il en manque un. Il faut attendre. On ne sait pas à quelle heure doit arriver l’avion.

Vers trois heures du matin, on entend l’avion approché. Le pilote a repéré le terrain, l’appareil Eureka permet de guider l’appareil. Mais on ne peut pas communiquer avec le pilote, le S. PHONE ne fonctionne pas. L’avion répond aux signaux, il survole plusieurs fois le terrain mais il ne parachute aucun colis.

 

GALLILEE a été prévenu trop tard

GALLILEE, un officier d’opération, chargé d’utiliser le S. PHONE aurait dû être prévenu 48 heures avant. Cela n’a pas été le cas, il est arrivé trop tard. Il aurait pu réparer le S.PHONE.

C’est un coup manqué. Le jour allait bientôt se lever, chacun est reparti discrètement dans sa direction.

 

Repartir discrètement

Il fallait être d’autant plus discret, qu’aux alentours on avait sûrement entendu l’avion. Les gens allaient se poser des questions.

Les responsables ramenèrent le matériel dans sa cachette, le spécialiste qu’on ne connaissait pas repartit d’où il était venu. Ni vu ni connu !

 

[1] http://association-sas.chez-alice.fr/PgeRadios.htm; https://www.resistance-ain-jura.com/eureka.html

Les arrestations successives 21, 24 janvier… 27, 31 mars

De juillet à décembre 1943, une période intense d’activités

Il y a de nombreux parachutages ou essais de parachutage dans le secteur : 5 sur Fercé-Rougé-Noyal, 2 sur Sion-Lusanger,3 sur Martigné, et 2 sur Ruffigné.

 

Les arrestations successives

Les groupes ont beau être discrets, les gens ont entendu les passages d’avion. Les services allemands cherchent à identifier les groupes de résistants.

Les vagues d’arrestations débutent le 15 octobre 1943 et vont se poursuivent jusqu’en mars 1944. A Ruffigné, les résistants vont être arrêtes 21, 24 janvier… 27, 31 Mars

 

Charles Rochais et Yves Sauton sont arrêtés à la Cour Naulay

Le 24 janvier 1944, les soldats allemands se garent au pavillon au cœur de la forêt, et continuent à pied. Ils encerclent la maison de la Cour Naulay. Charles Rochais et Yves Sauton ne peuvent pas s’échapper. Les soldats tirent. Ce qui a surpris, c’est que les chiens n’ont pas aboyés.

 

L’arrestation de Marcel Pigrée.

Fin janvier 1944, le soir après le repas, la gestapo entre dans la maison de Jean Pigrée et de Marie Boudet qui tiennent un Café Charcuterie, dans le bourg. Les Allemands secouent ont Jean Pigrée pour le faire parler. Mais ce soir-là, ils n’emmènent que Marcel. Henri et Paul sont mariés ils ne vivent plus chez leurs parents.

Le même soir, Louis et Georges Lefeuvre sont arrêtés dans leur maison près de l’Église.

 

Les arrestations du 27 mars 1944 dans le bourg et à la Gicquelais :

Le 27 mars, les Allemands garent leur camion à la Chauvinais, à l’embranchement des routes de Rougé et de Châteaubriant. Discrètement, ils descendent le bourg à pied. Ils arrêtent les résistants sur leur chemin ; d’abord Roger Chauvin… puis Marcel Bolléro… puis Marcel Bretagne… Ils remontent chez Camille Bourgine… Après ils ont cherché Pierre Deniard à la Gicquelais.

 

L’arrestation de Marcel Bretagne

La famille Bretagne exploite une ferme, dans le bourg, sur la route de Sion. Ils ont 8 enfants (6 garçons) dont les deux plus âgés sont mariés.

Ce lundi Marcel a travaillé chez le père Dufeu à Rougé. Le soir, il rentre à la maison alors que souvent, il reste coucher à Rougé.

Depuis les premières arrestations, certains résistants couchent dans l’écurie des Pigrée pour pouvoir filer par le jardin en cas de menace. Mais cette nuit-là, malheureusement ils sont restés chez eux.

Les Allemands sont bien renseignés. Ils arrivent par le fond du jardin en passant par-dessus le grillage, puis sont arrivés à la maison par la cour.

 Vers 21 h 00, 5 ou 6 soldats entrent dans la maison. Ils demandent « Bretagne Marcel… »  Ils s’adressent au premier lit à gauche où couche Arsène…Marcel dort à droite lui. Il ne va pas laisser arrêter son frère à sa place ! « C’est moi Marcel, qu’il a dit. » Et ils l’ont emmené.

 

Les arrestations des autres frères Pigrée

Le 27 mars, les Allemands viennent à la Chesnaie chez Jean Pigrée. Il est absent. Ils menacent d’arrêter sa femme et sa belle-mère s’il ne se présente pas à la feldgendarmerie de Châteaubriant. Alors il va se rendre aux allemands.

Paul Pigrée est le dernier arrêté à Soudan où il travaillait.

 

Plusieurs ont dit que les résistants avaient été dénoncés et que les Allemands avaient été guidés.

L’emprisonnement, la déportation, …

De Châteaubriant à Angers

La plupart ensuite sont emmenés à Châteaubriant puis à Angers au siège de la Gestapo. Là, ils subissent des violences lors d’interrogatoires. Ils attendent d’être transférés quelque part.

 

Donner des nouvelles malgré tout

Il était interdit aux prisonniers d’écrire, de donner de leurs nouvelles. Certains ont quand même réussi à envoyer des lettres à l’insu de leurs gardiens comme Marcel Bolléro et Camille Bourgine.

 

James Linard meurt des suites de tortures

James Linard arrêté en janvier a reconnu être le chef du groupe et dit que les autres du groupe ne savaient rien. Il mourra le 22 septembre 1944 des suites des tortures subies.

 

A Compiègne, à Paris,

Après Angers, ils sont envoyés à Compiègne avec les résistants de Fercé, de Châteaubriant et de Sion.

Puis le groupe est séparé, certains sont envoyés à Paris au fort de l’Est. Pendant la journée, ils sont employés à des travaux de déblaiement et de déminage, nécessaires après les bombardements. C’est dangereux, des bombes peuvent encore éclater.

 

Paul Pigrée s’évade

Pendant ces travaux, Paul Pigrée réussit à s’approcher des limites du terrain entouré d’un mur surmonté d’un grillage. Il franchit ces obstacles mais il est blessé par le tir d’une sentinelle… Il s’enfuit à travers les rues… Un coiffeur lui permet de se nettoyer et d’enfiler de nouveaux vêtements… Il se réfugie ensuite chez Mme Bolléro, la mère de Marcel, un résistant de Ruffigné. Il y reste une quinzaine de jours. Ensuite, il part se cacher chez sa belle-sœur, à Tillières près de Clisson, dans le Maine et Loire. Engagé dans le maquis, il participe aux combats de la poche de Saint Nazaire.

 

Rassemblement à Compiègne avant la déportation

Ensuite tous sont rapatriés à Compiègne avant d’être déportés en Allemagne. Ils réussissent à faire passer quelques lettres. La majorité des hommes sont célibataires mais cinq d’entre eux ont laissé une famille à Ruffigné : Marcel Bolléro, Henri Pigrée, Paul Pigrée, Camille Bourgine ayant des enfants et Pierre Deniard. Dans leurs lettres ils utilisent des mots simples pour dire à leurs femmes et enfants leur amour, leur émotion, leur peine causée par la séparation.

 

Le convoi du 27 avril

Le 27 avril 44, Louis et Georges Lefeuvre, Marcel Pigrée, Yves Sauton et Charles Rochais partent avec 1700 autres déportés dans c’est le dit « des tatoués »[1]. Au bout 4 journées épouvantables, ils arrivent au camp d’Auschwitz. Le 12 mai, ils réembarquent vers Buchenwald puis le 24 mai pour Flossenburg.

Les survivants y séjourneront près d’un an avant leur évacuation le 20 avril 45 et leur libération le 23 avril par les Américains.

 

Le convoi du 20 mai 1944

Le 20 mai 1944, autre départ de Compiègne. En font partie tous ceux de Ruffigné qui ont été arrêtés le 27 mars : Camille Bourgine, Marcel Bollerot, Marcel Bretagne, Roger Chauvin, Pierre Deniard, Henri Pigrée, Olivier Paitel Leur destination : le camp de Neuengamme.

 

A la libération des camps peu reviendront

Henri Pigrée raconte. « Nous avons quitté Ravensbruck devant l’avance des alliés et nous avons séjourné pendant une semaine environ aux alentours de Berlin que nous avons quitté de nouveau pour Ravensbruck où nous avons connu la libération le 30 avril 1945 par les troupes russes.  Rapatrié le 21 juin 1945 »

 

Charles Rochais a fait partie de la brigade de libération du camp. Les prisonniers travaillaient sur du matériel militaire et sortaient discrètement des pièces de fusil… Avant même que les Américains soient là, la brigade a attaqué les gardes allemands. Au moment de la libération, Yves Sauton était à l’infirmerie du camp d’Orianenburg, gravement malade… En fuyant, les gardes ont mis le feu à l’infirmerie, au lance-flammes…

 

[1] Site internet à consulter : http://www.27avril44.org

Un terrible bilan

Ensuite tous sont rapatriés à Compiègne avant d'être déportés en Allemagne, lis réussissent à faire passer quelques lettres. La majorité des hommes sont célibataires mais cinq d'entre eux ont laissé une famille à Ruffigné: Marcel Bolléro, Henri Pigrée, Paul Pigrée, Camille Bourgine ayant des enfants et Pierre Deniard. Dans leurs lettres ils utilisent des mots simples pour dire à leurs femmes et enfants leur amour, leur émotion, leur peine causée par la séparation.

 

Le convoi du 27 avril

Le 27 avril 44, Louis et Georges Lefeuvre, Marcel Pigrée, Yves Sauton et Charles Rochais partent avec 1700 autres déportés dans c'est le train dit « des tatoués ».

Au bout 4 journées épouvantables, ils arrivent au camp d'Auschwitz. Le 12 mai, ils réembarquent vers Buchenwald puis le 24 mai pour Flossenburg.

Les survivants y séjourneront près d'un an avant leur évacuation le 20 avril 45 et leur libération le 23 avril par les Américains.

 

Le convoi du 20 mai 1944

Le 20 mai 1944, autre départ de Compiègne. En font partie tous ceux de Ruffigné qui ont été arrêtés le 27 mars: Camille Bourgine, Marcel Bollerot, Marcel Bretagne, Roger Chauvin, Pierre Deniard, Henri Pigrée, Olivier Paitel Leur destination: le camp de Nuengamme.

Dernier message transmis avant le départ en déportation le 20 mai 1940 de tous ceux de Ruffigné qui ont été arrêtés le 27 mars: Camille Bourgine, Marcel Bollerot, Marcel Bretagne, Roger Chauvin, Pierre Deniard, Henri Pigrée, Olivier Paitel

(Mme Fleury à Mme Bourgine)

« Je reçois un mot de mon mari, il a pu me prévenir de son départ pour l'Allemagne. Il me dit de vous prévenir que votre mari et ses amis sont avec lui, que vous le feriez savoir à leurs femmes. Le billet était court, c'est tout ce que je peux vous dire.

Il nous faut du courage et l'espoir de les revoir bientôt. Ils vont sans doute comme tous au camp de Bucherwald-Weimar dans la province de Thuringe, mais pour leur envoyer des colis, il nous faut attendre d'être avisés directement car il nous faut le numéro matricule. Et les transports fonctionneront-ils encore à ce moment-là ? »

Annexes

Annexe 1 : L’Almanach paroissial », de 1945 dresse le bilan

Un terrible bilan

 

Les 14 membres du groupe de résistants ont été arrêtés.  Sur les 14, un seul a réussi à s’évader, 4 ont survécu à la déportation et 9 sont morts pour la France

 

Les survivants

Paul Pigrée du Bourg, évadé

Henri Pigrée du Bourg, rentré le 21 juin 1945

Pierre Deniard de la Gicquelais, rentré le 23 mai 1945

Louis Lefeuvre du Bourg rentré le 27 août 1945

Charles Rochais de Nantes

 

9 morts pour la France

James Linard, 57 ans, du bourg

Camille Bourgine, 40 ans, du bourg

Marcel Pigrée, 22 ans, du bourg

Georges Lefeuvre, 23 ans, du bourg

Marcel Bollerot, 31 ans, du bourg

Marcel Bretagne, 27 ans, du bourg

Roger Chauvin, 27 ans du bourg

Olivier Paitel, 40 ans, de la Pintotais

Yves Sauton, 23 ans, de la Montagne